dimanche 21 juin 2020

The Little Giant 1933 VOSTFR Roy Del Ruth




Synopsis :  Au lendemain de la fin de la Prohibition, Bugs, gangster au faîte de sa gloire, décide de se ranger définitivement, et de faire une incursion dans le monde de la haute société en dépensant son argent sans compter....






C'est chez Mack Sennett, en tant que gagman, que Roy Del Ruth débute sa longue carrière de cinéaste. Il réalise par la suite quelques courts-métrages muets, puis en 1928, signe The Terror, le premier film parlant de la Warner Bros. Aux débuts des années 30, il réussit quelques films d'excellente facture avec James Cagney, un acteur dont le talent et l'éclat s'affirment alors au grand jour. Blonde Crazy, Taxi ! ou encore Lady Killer pour citer les plus célèbres. En 1933, il réalise avec un autre acteur emblématique de cette époque, Edward G. Robinson, un film peu connu mais réellement attachant, The Little Giant. Évidemment, ce petit géant a déjà tout d'un grand...
Comme l'indique, avec humour, la pochette du DVD qui fait la promotion de l'acteur, Little Caesar, incarné par le même Edward G. Robinson, deux ans plus tôt dans le film de Mervyn LeRoy, devient The Little Giant !  Une transformation réussie grâce au brio du comédien, qui réussit avec bonheur à concilier, par son interprétation, deux registres totalement différents : film de gangster et comédie. Le film possède, bien sûr, toutes les caractéristiques des productions Warner de l'époque, à savoir, concision, rapidité et rythme ! Tout ce que j'aime dans le style des films de la Warner du début des années 30  ! Franchement, il est impossible de s'ennuyer, le film dure à peine plus d'une heure ! 




The Little Giant est entièrement dominé par la classe d'Edward G. Robinson et la sensuelle sérénité de Mary Astor. Nous sommes à la fin de la Prohibition, dont le gouvernement vient de lever l'interdiction. Gangster de renom, Bugs décide de se ranger, et de dilapider par la même occasion sa fortune bâtie sur la vente d'alcools. Désormais, il ne règle plus ses comptes à l'ancienne, et délaisse le colt au profit d'une vie rangée, estimée et honorable. Son souhait le plus vif : entrer dans la haute société. Voire du beau monde. Tout un programme, tout un art, dont la mise en application s'avère plus ardue qu'il n'y paraît. On ne s'improvise pas aussi facilement Gentleman. Mais notre ancien gangster trouve en la personne de Mary Astor une partenaire idéale, une alliée précieuse, experte dans les us et coutumes de l'élite aristocratique. C'est elle qui va l'informer, l'aider, et par ses connaissances, lui ouvrir les portes de ce milieu très autarcique. Mais pour briller en société, encore faut-il en connaître les codes, le langage et les habitudes, savoir déchiffrer, sous le clinquant et l'hypocrisie des intentions, la sincérité des sentiments...



Voilà l'immense tâche qui attend Edward G. Robinson, en prise avec une société où les chercheuses d'or en quête d'un mari fortuné pullulent. C'est ce qui fait tout le sel de ce film placé brillamment sous le sceau de la comédie. Roy Del Ruth excelle à mettre en valeur la gaucherie du personnage, peu à l'aise dans un milieu qu'il ne connaît pas, et qu'il a toutes les peines du monde à maîtriser. Sa maladresse détonne dans un milieu ostensiblement soumis à l'ostracisme et aux immuables règles de savoir-vivre.
Et ce, d'autant plus qu'on est habitué à voir dans Edward G. Robinson la figure même du gangster viril et intraitable. Je trouve cette idée lumineuse, diriger 
Edward G. Robinson  dans un rôle à contre-emploi. Il est vrai que la réussite sourit souvent aux audacieux. Ce qui aurait pu échouer avec un autre, passe naturellement avec Edward G.Robinson, autant à l'aise et crédible dans la figure emblématique du gangster, que dans celle du petit-bourgeois, maladroit, évoluant d'un pas mal assuré, et incapable de déclarer sa flamme à celle qu'il convoite. Assister à cette métamorphose, jusque dans l'intonation de sa voix, est un spectacle des plus réjouissants. 
Du film, je retiendrai cette scène absolument savoureuse, où ne sachant comment faire pour déclarer sa flamme à cette femme distinguée dont il s'est entiché, et qu'il idéalise, il s'entraîne avec Mary Astor, inlassablement, confusément, pour donner corps à ses sentiments, et faire sortir de sa bouche cette déclaration d'amour qu'il travaille en parfait écolier ! Magnifique moment de comédie !





Bonus :

- Extrait de, 50 ans de Cinéma Américain. (Éditions Nathan 1995) de Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier.  (PDF - 2p) «Le nom de Roy Del Ruth ne dit sans doute plus grand-chose aujourd'hui, même aux cinéphiles, mais il était, à la fin des années 30, un des réalisateurs les plus en vue de Hollywood.» 
Roy Del Ruth tourne ses films les plus percutants entre 1931 et 1933, à quelques exceptions près. Une filmographie riche en comédies musicales.




- Actualités de l'époque, marquées par la prise de pouvoir de Franklin Delano Roosevelt, fraîchement élu.. (VO Anglais - 3mn -MKV)
Use your imagination. (1933 - 18 mn - MKV - VO anglais) Court métrage réalisé par Roy Mack, l'histoire est totalement niaise, mais les numéros musicaux sont splendides, et le tout jeune Hal Le Roy  qui a pour partenaire Mitzi Mayfair, tire bien son épingle du jeu. Sa démarche cartoonesque, et son jeu de jambes incroyablement fluide, en fait un danseur de claquettes animé d'une grâce et d'une légèreté qui font plaisir à voir.
Autre numéro étonnant :The Four Eton Boys, un quatuor vocal au swing époustouflant !

- Un petit hommage à James Cagney comme savaient le faire les studios de l'époque, pour mettre en avant les qualités du comédien.   (3mn - VO anglais - MKV)

PS : le Blu-Ray est sorti Outre-Atlantique, uniquement en VO bien sûr.


Kermite.

Remux DVD (720x480)

Liens : 


https://1fichier.com/?sh61pp81z8qpoj688vpu




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